Le changement d’heure d’hiver est de retour en France ce week-end. Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 octobre 2024, les Français reculeront leurs horloges d’une heure pour revenir à l’heure d’hiver. Quelle est l’origine de cette pratique ? Pourquoi est-elle si controversée ? Et surtout, pourrait-elle un jour disparaître ? Réponses aux questions fréquentes.
Pourquoi change-t-on d’heure en France ?
Le changement d’heure a été mis en place en France en 1976 pour des raisons d’économie d’énergie. Dans le contexte du choc pétrolier de 1973, le gouvernement cherchait des solutions pour réduire la consommation énergétique du pays. En modifiant l’heure officielle, il devenait possible de profiter d’un maximum de lumière naturelle en soirée, réduisant ainsi les besoins en éclairage artificiel.
Chaque année, l’heure est donc avancée au printemps pour créer un décalage avec l’heure solaire, puis reculée en automne pour revenir à une correspondance plus naturelle. Depuis 1998, ce système est harmonisé à l’échelle de l’Union européenne, permettant une transition coordonnée entre les pays membres.
Le changement d’heure d’hiver 2024 : quand et comment s’effectue-t-il ?
En 2024, le passage à l’heure d’hiver est programmé pour la nuit du samedi 26 au dimanche 27 octobre. À 3h du matin, les horloges doivent être reculées d’une heure pour afficher 2h. Ce changement permet de « gagner » une heure de sommeil, bien qu’il entraîne aussi une réduction des heures de lumière en fin de journée.
Ce choix d’effectuer la modification durant la nuit de samedi à dimanche vise à minimiser les perturbations, notamment pour les activités économiques et les transports. C’est aussi une période où peu de personnes sont actives, limitant l’impact immédiat sur les habitudes de vie.
Quel impact pour les travailleurs de nuit et les salariés ?
Pour les travailleurs de nuit, le passage à l’heure d’hiver signifie potentiellement une heure de travail supplémentaire. En effet, pour ceux dont le service se déroule entre 2h et 3h du matin, cette heure est automatiquement répétée après le recul de l’horloge. Cette situation, cependant, n’est pas uniformément réglementée.
La convention collective de chaque entreprise détermine les compensations possibles. Certaines sociétés offrent une heure de salaire supplémentaire, tandis que d’autres privilégient un repos compensatoire. Les salariés sont invités à se rapprocher de leur employeur ou de leurs représentants pour connaître les modalités exactes applicables dans leur structure.
Le changement d’heure a-t-il un impact sur la santé ?
Oui, le changement d’heure peut influencer la santé, en particulier celle des personnes sensibles aux variations de lumière. Le passage à l’heure d’hiver augmente le risque de troubles affectifs saisonniers (TAS), également appelé dépression saisonnière. Ce trouble est lié à la réduction de l’exposition à la lumière du jour, qui impacte la production de mélatonine et de sérotonine, deux hormones régulant l’humeur et le sommeil.
Pour atténuer ces effets, il est recommandé de passer du temps à l’extérieur pendant les heures ensoleillées ou d’envisager une luminothérapie. Ce traitement, qui consiste à s’exposer à une lumière artificielle imitant celle du soleil, est souvent efficace pour les personnes souffrant de TAS.
Quels sont les effets sur les enfants et les adolescents ?
Les enfants et les adolescents peuvent être particulièrement sensibles au changement d’heure, car leur horloge biologique s’adapte plus difficilement que celle des adultes. Le passage à l’heure d’hiver peut déséquilibrer leur rythme de sommeil, engendrant des difficultés pour s’endormir ou se lever, ce qui impacte souvent leur concentration à l’école.
Pour faciliter cette transition, les parents peuvent adapter progressivement l’heure du coucher et structurer les repas et activités des enfants de manière régulière. Ce processus peut réduire le stress lié au changement d’heure et aider les jeunes à s’adapter plus facilement à la nouvelle routine.
Les agriculteurs sont-ils touchés par le changement d’heure ?
Le secteur agricole est en effet affecté par le changement d’heure, en particulier dans les activités d’élevage. Les animaux, comme les vaches laitières, ne s’adaptent pas facilement aux horaires imposés par l’homme, mais suivent le rythme naturel du jour et de la nuit. Ainsi, les agriculteurs doivent ajuster leurs horaires pour éviter de perturber les cycles biologiques des animaux.
Le retour à l’heure d’hiver signifie souvent pour les agriculteurs que la journée commence dans l’obscurité, ce qui peut compliquer certaines tâches matinales. Bien que le changement d’heure puisse sembler avantageux en termes de lumière naturelle, il ne facilite pas toujours le travail dans le secteur agricole.
Quel avenir pour le changement d’heure en France et en Europe ?
La question de la suppression du changement d’heure est régulièrement soulevée au sein de l’Union européenne. En 2019, après consultation publique, le Parlement européen a voté en faveur de la fin de cette pratique, mais la mise en œuvre de ce projet reste incertaine. Chaque pays membre doit en effet décider s’il souhaite conserver l’heure d’hiver ou d’été de manière permanente, un choix qui pourrait causer des disparités au sein du marché unique.
Avec les priorités ayant basculé en raison de la pandémie de Covid-19, du Brexit et des tensions géopolitiques, ce projet a été relégué en arrière-plan. Aucune date n’a été fixée pour une éventuelle application de cette mesure, laissant le changement d’heure d’hiver et d’été en vigueur pour les prochaines années.
Les alternatives : quelles solutions pour une heure stable ?
Deux options sont envisagées dans le cadre d’un passage à une heure fixe :
- Maintien de l’heure d’été : Cette option prolongerait les soirées lumineuses, permettant ainsi une meilleure coïncidence avec les activités humaines en fin de journée.
- Maintien de l’heure d’hiver : Plus proche de l’heure solaire, cette option offrirait un rythme de vie plus stable, avec des effets bénéfiques pour la qualité du sommeil et la santé en général.
En France, une consultation menée en 2019 par l’Assemblée nationale a révélé que 59 % des répondants préféraient une heure d’été permanente. Cependant, les experts en santé publique soulignent les risques potentiels d’une telle option, qui pourrait troubler les cycles de sommeil en hiver et augmenter le risque de fatigue chronique.
Le changement d’heure est-il toujours pertinent avec les nouvelles technologies ?
Au fil des ans, la pertinence du changement d’heure est de plus en plus remise en question. Avec l’émergence de technologies économes en énergie et la modification des modes de vie, les économies d’énergie réalisées grâce au changement d’heure sont aujourd’hui jugées faibles par rapport aux inconvénients.
Par exemple, l’utilisation de l’éclairage LED et les progrès des bâtiments à faible consommation réduisent la dépendance à l’éclairage public et domestique. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) estimait encore en 2010 que le changement d’heure permettait de gagner 440 GWh d’électricité chaque année, mais ce chiffre reste relatif en comparaison de la consommation totale du pays.
Prochaines dates de changement d’heure
Les prochaines dates de changement d’heure sont déjà planifiées pour les années à venir :
- Changement d’heure d’été 2025 : dimanche 30 mars 2025
- Changement d’heure d’hiver 2025 : dimanche 26 octobre 2025
- Changement d’heure d’été 2026 : dimanche 29 mars 2026
- Changement d’heure d’hiver 2026 : dimanche 25 octobre 2026
Ces passages sont susceptibles d’être modifiés si l’Union européenne décide de finaliser le projet de suppression du changement d’heure. En attendant, les Français devront continuer d’ajuster leurs horloges deux fois par an.
Face aux évolutions sociales, technologiques et aux préoccupations de santé publique, le débat sur le changement d’heure reste ouvert, en quête d’un équilibre entre confort quotidien et efficacité énergétique.
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